Quand un organisme a besoin d’accomplir une fonction, il tend à développer un organe adapté à cette fonction -Lamarck voir note – affirmation selon laquelle « la fonction précède et engendre l’organe »*, intuition qui ensuite a été modifié par les observations de Darwin, et ensuite reprise par les modernes dans une certaine mesure.
L’État, comme le corps, ne vit que par la coopération des organes de pouvoir : le Président (cerveau, orientation), le Premier ministre et les ministres (cœur et poumons, qui font circuler et exécuter), le Parlement (système nerveux démocratique, qui transmet les signaux du peuple), la Justice (foie, qui filtre et régule), la presse et la société civile (système immunitaire, qui alerte et protège).
Si le Président veut tout faire – penser, exécuter, contrôler, filtrer, juger – il crée une hypertrophie du centre. Comme dans le corps, cela provoque une atrophie périphérique : les autres organes se taisent, se contractent, perdent leur raison d’être (effet saturne).
L’ analogie entre corps politique et corps biologique éclaire profondément la logique du pouvoir et du vide Elle permet de comprendre pourquoi un pouvoir trop centralisé devient malade, au même titre qu’un organisme où un seul organe voudrait tout faire.
Dans toute histoire politique, certains dirigeants – présidents, rois, empereurs – ont voulu fusionner les rôles : décider, exécuter, et contrôler la parole, un président qui veut être aussi le Premier ministre, autrement dit le chef de tout.
Cela part souvent d’une conviction : « Je suis le seul à savoir, le seul à pouvoir agir vite et bien. » Mais derrière cette volonté d’efficacité se cache un glissement : la concentration puis la personnalisation , enfin l’isolement du pouvoir. Le président autoritaire court-circuite les institutions intermédiaires : le Parlement devient une chambre d’enregistrement (49.3), les ministres sont réduits à des porte-paroles ; les partis ne servent plus qu’à applaudir.
Mais ce sont justement ces médiations – les ministres, le Parlement, les contre-pouvoirs – qui font circuler la vitalité politique. Sans elles, le pouvoir se sclérose. Quand toute décision vient d’un seul homme, plus personne n’ose penser autrement. Les idées nouvelles meurent dans l’œuf, les techniciens se taisent, les intellectuels se détournent. Le régime devient pauvre en imagination politique : il ne répond plus aux réalités sociales, il les nie (gilets jaunes, cahiers de doléances, demande de referendum populaire). À force d’être seul à décider, le dirigeant porte seul la responsabilité de tout. Il devient la cible unique du mécontentement, et plus personne ne veut ou ne peut le défendre. C’est souvent à ce moment que le vide politique se transforme en effondrement.
Revenons à votre point de départ : dans le vivant, le besoin (fonction) fait apparaître l’organe. Mais quand un organe veut accomplir toutes les fonctions, il empêche les autres d’exister.
Si le Président remplit à la fois la fonction du Premier ministre – ou s’il le court-circuite, si c’est sa chose – alors ces organes perdent leur utilité. À terme, ils s’atrophient. Et comme la vie ne tolère pas le vide, elle se retire : les citoyens se désengagent, les institutions s’affaiblissent, la démocratie se vide de son sens : on aura encore plus d’abstentions. La vitalité politique repose donc sur la confiance dans la fonction de chacun des organes. C’est la grande leçon biologique : la vie ne supporte pas le pouvoir absolu, seulement la coopération absolue.
De quelle façon, la fonction a-t-elle créé chez Macron, l’organe du pouvoir personnel ? Y-avait-il des marqueurs ?
Les interceptions l’ont révélées au fur et à mesure :
N’a-t-il pas toutes les planètes personnelles Soleil, Mercure, Vénus, Neptune interceptés, le Soleil étant opposé à la lune noire ?
celle du Lion en MVII, qu’il est inutile d’expliquer (volonté de paraitre, de théâtraliser dès son intronisation).
la Balance en MVIII, qui a pris la dimension chez lui de celui qui veut se placer en négociateur dans les pires moments (avec les plus grands dirigeants de la planète, et en se faisant le champion de l’Europe, en voulant remettre la France à la place de qu’elle devrait avoir),
un Pluton placé en MVIII et au noeud nord dans l’interception de la Balance, qui fraie avec la mort, autour de lui :
– ne s’est il pas révélé comme chef de l’armée, en commençant par pousser vers la porte dès son arrivée**le général des armées Pierre de Villiers qui demandait une augmentation des crédits alloués à l’armée, qu’il a fini par admettre cette année,
– en prenant un général comme maitre d’œuvre pour diriger la restauration de la Cathédrale de Paris,
-n’a-t-il pas sauter à pieds joints dans toutes les occasions de se mettre en valeur dans des cérémonies comme le 14 juillet, où il passe les militaires en revue- lui qui n’a jamais fait son service militaire – faisant
plus d’ hommages aux anciens combattants qu’aucun autre chef d’État n’en a jamais fait
– jamais autant de personnes – cinq – ne sont entrées au Panthéon avant lui,
– jamais un chanteur n’avait eu d’obsèques nationaux,
– jamais personne n’avait autant eu l’occasion d’enterrer de serviteurs de la France assassinés lâchement, avec une cérémonie dans la cour d’honneur des invalides ,
– et cerise sur le gâteau, comment a -t -il pu laisser passer le début morbide de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques commençant par des Marie-Antoinette décapitées, répétées à l’infinie dans les fenêtres de la Conciergerie !
J’omets volontairement la question du COVID qui ne peut lui être imputée personnellement, mais l’enfermement sévére qu’il a imposé à la population avec autorisation écrite n’a pas non plus été une de ses réussites, et a certainement causé la fin anticipée de personnes isolées, tombées en dépression. Aucun pays n’est allé aussi loin dans la répression de la liberté des citoyens, excepté les régimes autoritaires.
Il semble qu’il veuille créé un sentiment de cohésion nationale autour de la mort, et de ce fait le bilan de la natalité de la France hors temps de guerre, n’a jamais été aussi bas – le logement étant devenu le problème numéro un dans ce pays.
Petit à petit, il a trouvé une posture en passant d’ acteur débutant à acteur professionnel en costume, qui fait le job de représentation, et cela tout le monde l’a compris, mais malgré tout le mal qu’il se donne, il n’a pas la stature d’un Zelinsky vêtu de son pull kaki, qui se moque des honneurs en se démenant comme un pauvre diable pour sauver son pays,
*Cela signifie que l’usage ou le non-usage d’un organe provoque son développement ou son atrophie, et que ces modifications seraient héréditaires : les besoins entraînant a allongé son cou à force d’essayer d’atteindre les feuilles hautes, et transmet ce cou allongé à sa descendance. Darwin renverse le rapport de cause à effet : ce n’est pas la fonction qui crée l’organe, mais la variation aléatoire des organes qui permet à certains individus d’exercer plus efficacement une fonction, donc de survivre et se reproduire. Darwin avait raison sur le mécanisme principal : la sélection naturelle agit sur des variations héréditaires. Lamarck fut donc considéré comme dépassé. Des découvertes récentes ont nuancé cette opposition radicale. L’épigénétique (modifications chimiques de l’ADN influencées par l’environnement) montre que certains effets acquis – l’alimentation, des habitudes – peuvent être transmis temporairement. Cependant, cela ne confirme pas Lamarck au sens strict : les changements ne modifient pas la structure génétique, ils influencent seulement l’expression des gènes, et souvent de manière réversible. Darwin reste la base de l’évolution moderne, Lamarck retrouve une part d’intuition juste (influence de l’environnement), mais la formule « la fonction crée l’organe » n’est plus scientifiquement exacte, selon les découvertes actuelles.
** »Emmanuel Macron n’a pas seulement perdu son chef d’état-major des armées, il s’est fabriqué une Némésis ».
