Journée internationale des femmes : procréer ou pas ?

La femme n’est pas qu’un objet de désir au service de l’homme et d’une  société patriarcale. C’est un être humain qui n’appartient à personne, il est triste qu’on soit obligé de le rappeler. La femme n’est pas non plus un objet politique que peuvent s’approprier des manifestantes orientées vers tout autre chose que le féminisme, qui concerne le bien être des femmes, leur égalité salariale, leur sécurité, et le respect qu’on leur doit, quel que soit leur orientation intellectuelle, religieuse ou  philosophique et origine. Elles ne sont là que pour défendre leur cause.

La maternité , est une partie de sa destinée, mais elle n’est pas que cela,  car une femme particulière peut ne pas s’en sentir investit, même si de plus en plus de « masculinistes » s’en contentent . Une centaine d’année est passée depuis les premières  suffragettes, soixante-ans  depuis la première pilule contraceptive et tout est toujours remis en question.

La femme, symbolisée par la Lune, à cause de sa périodicité de 28 jours, a vécu de différentes façons au cours des siècles, mais on trouve  de façon récurrente des situations dramatiques issues souvent  de sa fragilité,  quand ce n’est pas de la naïveté et de l’innocence, paraissant déluréés ou libérées, elles sont encore en tutu  rose à paillettes, dans leur tête : grossesses non désirées pour des raisons différentes,  accompagnées quelquefois par des échecs d’avortements, soit par manque de médecin, soit pour diverses autres raisons, grossesses multiples  avec des accouchements difficiles laissant des séquelles pour la mère (fistules, descentes d’organes, douleurs lors des rapports) au milieu    desquelles la mort de la mère ou  de l’enfant est encore un « dommage collatéral » – les chiffres de la mortalité ont augmentés du fait de la disparition des cliniques ou de l’absence de personnel soignant –  enfant arrivé avant terme, enfant mal formé, et par la suite abandon, peur , solitude, difficultés à faire face financièrement et physiquement : tout le tableau des ennuis qui fait lorsque  tout va à peu prés bien il faut s’en réjouir, malgré des accouchements encore bâclés.

On nous dresse toujours une vision idyllique de la maternité, parce que la société ne peut se payer le luxe de voir sa  population diminuer, au nom de la défense de patrie –  actuellement il faudrait « réarmer la France » -, et  on donne à penser que vivre une maternité est merveilleux, mais il faut distinguer un enfant voulu , d’un enfant non désiré.

En effet, loin de cette image d’Épinal , la première grossesse pour les femmes un peu sensibles et même pour les autres qui le sont moins, est une expérience relativement  affolante, mais tout le monde fait comme-ci, de peur de passer pour une chochotte. Péridurale ou pas, ça fait très mal : si vous n’aimez pas le dentiste, dites-vous qu’à côté, ce n’est rien. Pourtant même avec le « progrès », ce sont toujours,  des hommes qui commentent. Lorsque les femmes s’expriment les pervers narcissiques se moquent, et protestent, et comble de paradoxe, les gays les envient. La femme « normale, ordinaire, simple » se sent toujours totalement incomprise.

Ceci ajouté à cela , fait que la maternité qui parait aux unes une chance, un bonheur,  et aux autres une gageure, et pour d’autres encore un moyen de toucher des allocs,  est un enjeu de société.  

On a  toujours tout misé sur la tête de la mère qui parfois, de victime du haut de son inexpérience, se transforme en bourreau, sans intention de l’être.

Actuellement,  la  nouvelle vague écologique crée un doute chez certains membres de la population en age de se reproduire  : certains décident de ne pas avoir d’enfants.

Le fait que ce soit une fille ou un garçon  (malgré la tentative de nous classer entre « personne avec un pénis ou sans ») ne mène pas aux mêmes conclusions : un garçon  a surtout besoin d’un modèle paternel auquel se référer (Guy Corneau : « père manquant, fils manqué ») et une fille d’un modèle maternel (Guy Corneau : « N’y a-t-il pas d’amour heureux ? »), car  on oublie qu’on a tous besoin d’un modèle  référentiel, et de connaitre nos origines (sortir d’un tube à essai ou d’un ventre loué, n’est pas une origine).  On a un peu oublié les constatations des psys de toutes écoles qui sont bien silencieux en ce moment , et le bon sens de nos campagnes. L’enfant n’est pas un droit, c’est un devoir de l’élever, de le protéger, de le préparer à  affronter un monde changeant d’une façon plutôt affolante. 

Les séries télé, les films, nous montre de plus en plus les situations ubuesques, mettant en scéne des drames humain, dans lesquelles se retrouvent  nos concitoyennes. Ceci dit on voit des petits miracles dans la réalité. L’être humain est complexe : on a tous en nous, une sensibilité, que peu osent montrer.  On ne cesse de le dire, mais c’est la force des  idéologies dominantes patriarcales qui finit toujours par prévaloir, et ce n’est pas de petites avancées qui changent notre réalité.

Cependant, je dois rappeler ce que la pudeur des sentiments empêche souvent de dire lorsqu’on a désiré un enfant de l’autre, que procréer, même dans la douleur (et un homme peut ressentir la douleur de sa compagne par empathie),  transcende le seul et unique aspect de la relation sexuelle qui est la satisfaction du désir dans la possession physique de l’autre. L’enfant transcende l’amour qu’on se porte l’un l’autre. Ceux qui s’aiment ressentent qu’ils aiment  vraiment, par le  d’avoir fait un enfant par amour, si ce ressenti est partagé, l’homme heureux de ce don, la femme heureuse de donner.  C’est la  seule raison pour laquelle on devrait avoir des enfants. Et c’est la raison pour laquelle chacun doit être responsable, le père comme la mère.

Lorsqu’on refuse de faire un enfant,  qui va demander un sacrifice durant un temps assez long  de la vie intime qu’on a connue avant, puisqu’il est clair qu’on n’aime l’autre d’abord, pour sa propre satisfaction, ce qui est valable d’un côté comme de l’autre quel que soit l’autre. C’est la raison pour laquelle, des femmes avortent sans demander l’avis de leur compagnon, ou que des compagnons refusent d’avoir un enfant : il s’agit ici d’un choix qui entrainera des conséquences parfois  lourdes à longue échéance, car les êtres humains changent et l’amour aussi.

Cependant, si toutes les conditions sont réunies, et même  si les femmes objectivement  se sentent transformées en « génitrice », partie d’elle même qu’on aurait tort de mettre plus bas que la part  intellectuelle,   nous devons accepter d’être cela aussi. Souvent cela nous offre la possibilité de nous révéler à nous-même ,  en nous mettant devant l’urgence de prendre conscience de nos limites, nous ramenant du coup à plus d’humilité, mais en nous donnant aussi beaucoup plus de force morale.

Ceci dit faites comme vous pouvez , mais prenez vos précautions !

 

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