La maltraitance ordinaire

On a tendance a accepter plus facilement la maltraitance dans les pays qui sont « différents » parce qu’on pense que les coutumes sont différentes et, effectivement elles le sont, mais la maltraitance est de la maltraitance, la souffrance est de la souffrance même si elle comporte l’excuse de la coutume et de la religion.

« Quelles conséquences à l’âge adulte des maltraitances durant l’enfance ?

Selon le psychosociologue et psychanalyste Gérard Mendel, avoir intériorisé durant sa jeunesse des modèles de comportement violent incite à considérer comme normal de telles attitudes brutales à l’âge adulte. À partir d’une autre démarche, le psychanalyse Jacques Dayan aboutit à un constat similaire : «les actes de maltraitance peuvent provoquer un traumatisme psychique qui engendre un syndrome de répétition. Les mécanismes de défense associés peuvent perdurer jusqu’à l’âge adulte et sont à l’origine de la fréquente répétition psychique, souvent partielle et parfois inconsciente mais qui n’entraîne pas forcément une répétition agie de la maltraitance ».

Alice Miller, docteur en philosophie, psychologie et sociologie, ainsi que chercheur sur l’enfance, a consacré une grande partie de sa vie à l’étude des causes des maltraitances faites aux enfants et de leurs conséquences quand ils deviennent adultes. Elle en arrive à la conclusion que la violence dans notre société, notamment les crimes, sont dus aux sévices et autres maltraitances subis dans l’enfance, mais toutefois que l’individu victime peut s’en sortir à l’aide d’un témoin secourable   « Les humiliations, les coups, les gifles, la tromperie, l’exploitation sexuelle, la moquerie, la négligence etc, sont des formes de maltraitances parce qu’ils blessent l’intégrité et la dignité de l’enfant, même si les effets ne sont pas visibles tout de suite. C’est à l’âge adulte que l’enfant maltraité jadis commencera à en faire souffrir les autres. Les enfants battus apprennent très tôt la violence qu’ils utiliseront adultes, en croyant à ce qu’on leur a dit : qu’ils ont mérité les punitions et qu’ils étaient battus « par amour ». Ils ne savent pas qu’en vérité la seule raison des punitions qu’ils ont subies était due au fait que leurs parents ont subi et appris la violence très tôt sans la remettre en cause. À leur tour ils battent leurs enfants . »

Les maltraitances connues durant l’enfance se traduisent dans des plus grandes fréquences à la fois des prises de risque et des troubles de santé à l’âge adulte. (Georges Menahem a réalisé de grandes enquêtes statistiques).

La séparation des parents a bien moins de conséquences négatives à l’âge adulte que la prolongation des situations de mésentente ou de conflit des parents, qu’aurait eu à supporter l’enfant (67 % de plus de déclarations de maladies dans les cas de conflit parental sans séparation, que dans les cas de séparation sans conflit, pour une liste de 28 maladies chroniques et pour des proportions comparables d’âge et de sexe).

Le grave manque affectif ou l’absence des parents, supérieure à un an, sont associées avec des prises de risque plus fréquentes et, avec des dégradations plus probables de la santé (respectivement 49 % et 36 % de plus de maladies chroniques que la moyenne de la population).

La maladie grave ou le handicap du père ou de la mère, que l’enfant aurait dû supporter durant sa jeunesse, correspond aussi avec des aggravations notables des risques d’accidents et de maladie (respectivement 26 % et 23 % davantage de maladies chroniques que la moyenne).

De même, des enquêtes portant sur les victimes de graves accidents de moto ou d’auto ont montré qu’ils avaient été l’objet de brutalités et de maltraitance au cours de leur enfance. (Voir notamment les études et le livre du docteur Jacqueline Cornet, les livres d’ Alice Miller ou les études sur le risque et l’accident de Anne Tursz). 

D’autres exemples, concernent la vulnérabilité aux situations d’exclusion sociale, sujet sur lequel de nombreuses enquêtes ont été conduites en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni : Les travaux de Jean-Marie Firdion et Maryse Marpsat (2000) montrent très clairement que le risque de s’engager dans une trajectoire de SDF est fortement accru, par le fait d’avoir vécu des graves problèmes familiaux (mésentente ou violence des parents) durant sa jeunesse. Ces résultats sont confirmés également par les enquêtes de Maryse Esterle-Hedibel (1997) pour les itinéraires des jeunes s’engageant dans des bandes aux comportements violents.

Les études de l’IRDES sur les personnes recourant aux services de soins gratuits montrent, par exemple, les liens entre maltraitance durant l’enfance, propension à se retrouver dans des situations précaires et plus forte fréquence des prises de risque en matière de santé. » source Wikipédia

Pour finir, je rajouterais que l’on parle de maltraitance physique ici, mais que la reconnaissance de la maltraitance verbale bien connu sous le nom de harcélement,  tout aussi dommageable qui se loge dans des attitudes protectrices dites d’amour : on parlera des pervers narcissiques qui rabaissent leurs victimes, des sadiques qui font de l’humour cruel, des personnes qui ont toujours besoin d’un bouc émissaire pour excuser leurs erreurs, des petits chefs, des époux, parents,  de mauvaise foi qui n’assument pas leurs erreurs,  éternels adolescents irresponsables attardés qui font le mal autour d’eux car on ne peut rien en attendre,  plus banals mais menant les êtres fragiles à la dépression nerveuse et qui se pratique souvent entre adultes.

 

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