L’état des moeurs de la société en 2018

Se soutenir, s’aimer, se réconforter devrait être la norme dans la famille, mais ce n’est pas toujours le cas. C’est souvent au sein de la famille que se produisent les « attentats à la pudeur ».

Diverses attitudes existent chez les animaux : certains chez les mammifères, comme chez les oiseaux, ne font que se reproduire et ne connaissent pas la notion de vie familiale, tandis que d’autres forment le même couple toute leur vie. Il en va de même chez les êtres humains qui sont des mammifères « dits » évolués.

Les spécialistes s’entendent pour dire que nous avons évolué à partir du moment où nous avons recueillis les corps de nos morts dans des sépultures et où ensuite, l’inceste fut interdit, ce qui vint beaucoup plus tard puisque les pharaons qui avaient construits des tombes magnifiques se mariaient avec leur sœur. La judaïcité fit de l’inceste un interdit en quittant l’Égypte.

Mais cela perdura à la cour de  France (autour de 1580, la reine Margot  est  accusée d’ être la maîtresse de son plus jeune frère le duc d’Anjou  et d’intriguer contre la couronne), et sans doute dans d’autres cours européennes jusqu’après le moyen âge, bien que les dix commandements de l’église l’ait réprouvé… pour les pauvres.

La société avait cependant changé, peu à peu : en occident, tuer un enfant ou avorter était considéré comme un crime par les Églises… mais en Orient, en Chine et même en Inde, on ne sait même pas si c’est vraiment passé maintenant dans les mœurs du fait de la charge négative que représente la naissance d’une fille, encore aujourd’hui.

La seule différence est que les avortements des filles sont autorisés, du fait qu’on possède l’échographie. Un autre commerce lucratif, autre exploitation du féminin s’est greffé là-dessus : les mères porteuses  et les enfants abandonnés ou raptés sont de potentiels porteurs d’organes à vendre, à moins que les plus chanceux soient utilisés comme mendiants et voleurs.

L’inceste, le viol ont perduré dans notre société occidentale polissée et policée : on connait les affaires de séquestration qui ont défrayées la chronique, il y a déjà dix ans en Autriche et en Amérique.*

Cette année 2018 fut l’occasion du grand déballage, un déballage sans précédents avec le lancement des tweets vengeurs pour dénoncer les harceleurs. Même si aucun résultat n’est acquis, même s’il n’y a d’ailleurs pas vraiment encore eu de résultats, la question a été sérieusement mise sur la table. Des procès ont eu lieu parmi les hommes politiques et les cinéastes et photographes qui appliquaient le droit de cuissage baptisé depuis des décennies « promotion canapé », au point que certaines vieilles actrices qui avaient du en profiter s’en sont offusquée pensant que la galanterie entre hommes et femmes serait définitivement compromise. Le machisme a été dénoncé dans tous les pays du globe, les comportements de prédation aussi.

Le retour des dictatures qui sont accompagnées de la bénédiction des Églises n’est pas sans rapport avec cela :  on pense que le désordre viendrait du laxisme, du manque de morale, alors on veut de l’ordre, mais en fait cela ne change rien. Le poisson pourrit toujours par la tête disent les chinois et, on sait ce que les hommes ont dans la tête.

Le fait d’interdire l’avortement n’empêche pas un frère ou un cousin de violer sa sœur ou sa cousine, ou sa voisine, mais fait porter la faute sur celle-ci : et on lui dit de prouver qu’elle a été agressée. C’est la parole de la victime contre celle du bourreau : au Venezuela, des jeunes filles qui ont voulu avorter à la suite de viol sont emprisonnées pour cela !  En Pologne, on ne peut avorter que si l’enfant va être malformé.*

Tout ceci et plus, est sorti cette année : des hommes célèbres ont été mis au ban de la société qui considérait que tout cela était normal dans certains milieux plus permissifs que d’autres. Il en ressort une chose : les hommes ne changent pas, et les femmes continuent de subir.

Une loi a été votée en Arabie pour dire aux hommes que les femmes ne leur appartenaient pas ! On croit rêver ! A une époque où les enfants disent aux parents qui les ont élevé, qu’ils ne leurs appartiennent pas en leur tournant le dos avec la bénédiction des psy, les femmes et surtout les mères, ont moins de droit que leurs enfants, qui d’ailleurs à leur majorité deviennent leur tuteur dans la plupart des pays arabes.

Les femmes sont des esclaves, considérées comme d’éternelles enfants, alors que ce sont elles, qui les élèvent ! Finalement la femme est toujours ramenée  à la procréation dans un système consumériste, avec la bénédiction des Églises.

Cette année les femmes ont manifesté partout, pour elles, mais aussi pour le travail, le climat, les conditions de vie, les salaires, leur santé, leur bien être.

Le respect des docteurs lors des accouchements, a aussi été abordé. Les femmes aimeraient que la romance du « mal joli » cesse d’être entonnée dès qu’il s’agit de laisser souffrir, ou de faire souffrir une femme sans même lui dire ce qu’on va lui faire, ou ce qu’on lui fait. Les gynécologues, qui agissent comme des mandarins, ont du mal à se remettre en question.

Les astrologues américains pensent, avec d’autres en Europe, qu’il y a un changement de paradigme qui mettrait vraiment en cause le patriarcat, que c’est l’énergie féminine qui va prendre le pas dans les décennies qui viennent : souhaitons que ce soit vrai, avant des décennies, et surtout félicitons nous de vivre en France où l’on peut en parler.

Attention au retour de manivelle, car chaque libération a été accompagnée d’une répression car on ne veut pas se priver de ses esclaves puisqu’on est dans un système de marchandisation de l’être féminin qui reproduit des hommes  qui veulent continuer à dominer.

*Avortement : En 2016, 68 pays interdisent encore totalement l’avortement. Selon les dernières estimations, 25 millions d’avortements « non sécurisés » ont été pratiqués en 2014. La plupart ont eu lieu dans des pays en développement. Ces avortements, presque tous clandestins, sont réalisés dans de mauvaises conditions sanitaires (personnel non qualifié, manque d’hygiène, grossesse trop avancée). Chaque année, 4,7% à 13,2% des décès maternels peuvent être attribués à un avortement non sécurisé. En Haïti, pays qui a vécu un séisme dévastateur, l’avortement est interdit même en cas de viol alors que dans les camps les femmes sont à la merci des violeurs, et est puni de la prison à vie, comme au Guatemala et au Paraguay. Au Venezuela, où les capotes valent 660€ parce que le pays est en crise, l’avortement n’est autorisé que si l’enfant est en danger. En Pologne, il est autorisé en cas de problèmes médicaux,  à Chypre, en Irlande l’avortement est passible de 14 ans de prison, et autorisé en cas de viol et inceste, et cet été les femmes ont manifesté parce que la législation devait être durcie.

Femmes battues : En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui au cours d’une année sont victimes de violences physique et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, est estimé à 219 000 femmes. L’auteur de ces violences est le mari, concubin, pacsé, petit-ami (ancien ou actuel) cohabitant ou non.
3 femmes victimes sur 4 déclarent avoir subi des faits répétés.
8 femmes victimes sur 10 déclarent avoir également été soumises à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales.

En 2017, 130 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire intime « officiel » (conjoint, concubin, pacsé ou « ex ») ou non officiel (petits-amis, amants, relations épisodiques…).
21 hommes ont été tués par leur partenaire ou ex-partenaire intime.
25 enfants mineurs sont décédés, tués par un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple.

86% des victimes sont des femmes. Sur les 109 femmes tuées par leur conjoint officiel, au moins 51, soit 47%, étaient victimes de violences antérieures de la part de ce compagnon. Sur les 16 femmes ayant tué leur conjoint, au moins 11, soit 69%, étaient victimes de violences au sein du couple.

Viols : En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui au cours d’une année sont victimes de viols et de tentatives de viol est estimé à 94 000 femmes. De la même manière que pour les chiffres des violences au sein du couple présentés ci-dessus, il s’agit d’une estimation minimale.
Dans 91% des cas, ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime. Dans 47 % des cas, c’est le conjoint ou l’ex-conjoint qui est l’auteur des faits.

Mutilations sexuelles : La France comptait en 2004, environ 53 000 femmes adultes qui auraient subi des mutilations sexuelles (hypothèse moyenne). Neuf victimes sur dix ont été excisées avant l’âge de 10 ans.

Pédophilie :4 796 viols et agressions sexuelles recensées sur mineurs en 2012,  

7% seulement des viols sont dénoncés, soit 4 millions de victimes d’inceste = 6% de la population,

750 000 prédateurs sexuels connectés dans le monde, 5% des – de 15 ans ont déjà reçue des sollicitations sexuelles sur internet,

Chaque jour 200 nouvelles photos pour 4 millions de sites pédopornographiques. 1 agresseur sur 4 est mineur.

84% des victimes sont obligés de fréquenter leurs agresseurs.
70% des parents attendent d’avoir des preuves avant de prévenir les autorités.
1 fille sur 5 est violée contre 1 garçon sur 13.
155 000 enfants en France sont victimes de viol ou de tentative de viol.
20% des femmes sont violentées durant l’enfance.
Dans 94% des cas, l’agresseur fait parti de l’entourage56% des victimes déclarent n’avoir rien dit au moment des faits.

* Cas d’inceste : L’affaire Fritzl est un cas d’inceste qui date de 2008. À 42 ans, une Autrichienne, Elisabeth Fritzl, déclare qu’elle a été emprisonnée, violée et physiquement agressée par son père, Josef Fritzl, pendant 24 ans. La police explique que son père l’a séquestrée dans une cave insonorisée dans le sous-sol de sa maison, à 100 km de Vienne. En captivité, elle a donné naissance à 7 enfants. L’un est mort peu après sa naissance, 3 d’entre eux ont été séquestrés avec leur mère depuis leur naissance jusqu’à leur « sortie » en avril 2008 et les 3 autres ont été adoptés par le père et son épouse. J. Fritzl disait avoir trouvé les enfants devant sa porte, avec une lettre prétendument de leur mère confirmant cet abandon. Durant toutes ces années, J. Fritzl cacha à sa famille, y compris à la propre mère d’Elisabeth (Rosemarie), la détention de sa fille, faisant croire qu’elle avait rejoint une secte. Elisabeth est libérée le 26 avril 2008, après une enquête des services sociaux autrichiens, à la suite de l’hospitalisation de l’aînée de ses enfants.

https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/l-avortement-dans-le-monde/

https://stop-violences-femmes.gouv.fr/les-chiffres-de-reference-sur-les.html

Écrit par 

Un commentaire sur “L’état des moeurs de la société en 2018”

  1. Bonjour Emma,

    Bravo et merci pour tous vos articles qui sont excellents. j’ai bien aimé également celui sur la Peur qui est tout à fait significatif.
    pour les viols, agressions , incestes… c’est et ce le sera encore MALHEUREUSEMENT longtemps car nous vivons dans un monde ou c’est la loi du plus fort qui l’emporte et l’emportera encore longtemps… le plus fort physiquement, le plus fort intellectuellement, le plus fort matériellement. il faut et faudra sans arrêt SE BATTRE pour faire évoluer ne serait-ce que dans nos pays soi-disant « civilisés » les mentalités..
    Je vous souhaite à vous et aux vôtres, de très belle fêtes de fin d’année

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.