Henri Ier, fils de Guillaume, père de la grande charte des libertés anglaises – 8

David Cameron vient de dire dans son discours d’après référendum du Brexit, que nous partageons la même culture et les mêmes valeurs avec la Grand Bretagne. Nous partageons beaucoup plus, nous avons un passé historique commun, en fait nous sommes historiquement très proches.

Je vais vous dire pourquoi et comment des normands – pas encore des français- furent à l’origine des premières avancées démocratiques en Angleterre …

Si la République (le Chef est élu par le peuple) est née à Athènes, la Démocratie (l’institution d’un parlement représentant le peuple face à des  dirigeants élus) n’est pas née au siècle des lumières. Je vais vous conter une  grande avancée,  insoupçonnée faite par le roi anglo-normand  Henri 1er, surnommé Lion de Justice, fils de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre.

L’Angleterre n’était alors qu’un pays naissant à l’époque où elle luttait encore contre les envahisseurs danois et norvégUne idée reçue iens.

En 1215, la « Grande Charte des libertés d’Angleterre » ou Magma Carta, garantit alors le droit à la liberté individuelle. Elle devait limiter l’arbitraire royal et établissait en droit l‘Habeas corpus qui empêche, entre autres, L'idée de la démocratie n'est pas issue des Lumièresl’emprisonnement arbitraire ce qui a cette époque était vraiment une avancée, qui a duré jusqu’ici (certes avec des périodes de tension jusqu’à Elisabeth 1er durant autour de 1500, avec quelques épisodes sanglants entre les protestants et les catholiques).

Rappelons qu’en France, il a fallu la révolution de 1789  pour supprimer  les lettres de cachet qui envoyait n’importe qui en prison sans jugement, de par la volonté du roi.

Le texte du roi Henri Ier* , un des fils de Guillaume le Conquérant,  daté de 1100, servit de base : il garantit les droits féodaux, les libertés des villes contre l’arbitraire royal et institue le contrôle de l’impôt par le Grand Conseil du Royaume.
En 1225, Henri III lui-même la promulgua, cette fois dans une version plus courte avec seulement 37 articles. Henri III régna pendant 56 ans (le plus long règne d’un roi anglais au Moyen Âge) si bien qu’au moment de sa mort en 1272, la Magna Carta était devenue en Angleterre un précédent juridique incontestable et il serait plus difficile pour un monarque désormais de l’annuler, comme le roi Jean avait essayé de le faire près de trois générations plus tôt.

Édouard Ier, fils et héritier d’Henri III, et le Parlement publièrent une dernière fois la Magna Carta le 12 octobre 1297.

Une idée reçue Cette charte est la plus ancienne manifestation importante d’un long processus historique qui a conduit aux règles de légalité constitutionnelle dans les pays anglo-saxons.

Non seulement, elle garantissait le droit à la liberté en interdisant les emprisonnements et les jugements arbitraires, mais elle  permettait de déposer le roi en cas d’arbitraire. Henri VIII, (père -entre autres – d’Elisabeth 1er dont le règne fut aussi long que celui de la reine Victoria),  essaya de convoquer le parlement le moins possible lorsqu’il fit toutes les modifications qu’il souhaitait ! 

Cette charte contient en germe la déclaration des droits de l’homme et de La constitution des États-Unis qui ne furent adoptées qu’au XVIIIe siècle, cette Charte fut un document écrit sous l’inspiration d’un peuple qui vivait des deux côtés de la Manche – l’Aquitaine est restée anglaise jusqu’au XVe siècle !

*voir article sur Guillaume le Conquérant – 7

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