Le choc des prénoms

Tenter de comprendre l’incompréhensible, voilà ce qu’ambitionne tout astrologue, dans les meilleurs des cas comme dans les pires, afin de chercher un peu d’ordre  dans le chaos apparent,  par un besoin de rationaliser. L’astrologie peut s’aider de petites choses comme l’analyse des prénoms, lus  sur le plan symbolique, ceci se fait depuis l’antiquité.

Lola* a croisé la route de son bourreau, mais le bourreau était une femme. Lola était presqu’ une enfant, elle était née le née le 1er juillet 2010 à Béthune : elle a rencontré son destin le 14 octobre 22 sous le visage de Dahbia.

Quelles furent les improbables causes de son martyr ?

En transgénéalogie, on peut se pencher en premier sur le prénom de Lola qui dans  l’histoire a toujours inspiré des romans sulfureux (Lolita de Nabokov), d’après Lola Montez, une aventurière, une séductrice libre qui a inspiré les romans  d’ Alexandre Dumas et de  George Sand,  le film Lola Montès en 1955 de Max Ophüls, et des pièces de théâtre.

Le prénom de « Lola” vient de Dolorès, un prénom espagnol signifiant “douleurs” du latin dolor. Ce prénom complet – María de los Dolores – fait référence à la « Vierge des Douleurs », figure religieuse de compassion et de souffrance maternelle. “Lola” est donc à l’origine un diminutif tendre.
Dès sa racine, le prénom contient une tension entre douleur et douceur, entre peine et charme. Puis, à partir du XIXᵉ siècle, avec Lola Montez et les héroïnes romantiques, il devient le prénom de la femme libre, provocante, passionnée, souvent étrangère ou marginale. Le sacré s’est transformé en profane : la “Vierge des Douleurs” est devenue une “Femme des Désirs”. “Lola” est un symbole de la femme qui bouleverse l’ordre établi, qui séduit et dérange le pouvoir masculin. 

Dans le roman  célèbre Lolita,  Nabokov raconte l’histoire d’un homme d’une quarantaine d’années, Humbert , qui tombe amoureux d’une jeune fille de douze ans, Dolores , qu’il surnomme LolitaPour se rapprocher d’elle, il épouse sa mère, Charlotte, mais celle-ci découvre le journal intime d’Humbert et apprend ses véritables intentions. Bouleversée, elle meurt dans un accident de voiture. Humbert devient alors le tuteur de Lolita et l’emmène voyager à travers les États-Unis. Il la garde sous son autorité, en prétendant qu’ils sont amoureux, mais en réalité il la manipule et l’enferme dans une relation qu’elle ne comprend pas.

Chez Marguerite Duras, « Lol Stein » est une femme figée dans une perte.

D’une époque à l’autre, le prénom Lola garde une même charge symbolique :  une femme hors norme, qu’elle soit révoltée, dominée ou absente, une figure de la transgression –  celle du pouvoir, de la morale ou du rôle féminin traditionnel, et souvent une héroïne blessée, dont la séduction cache une faille intime. En résumé, “Lola” n’est jamais une femme ordinaire : elle incarne la tension entre le désir de liberté et le poids du regard des autres.

Dans ce drame qui nous préoccupe,  elle est devenue le symbole de l’horreur subie par la violence d’une autre femme, ce qui suppose encore le poids porté par ce prénom.**

Dahbia  vient d’un monde arabo-berbère – et se traduit littéralement par “dorée”, “celle qui est d’or”, “la précieuse”- où l’or symbolise la dignité, la beauté, la richesse spirituelle ou sociale, la lumière.

Paradoxalement , en  juxtaposant ces prénoms, on a  la douleur et l’or, le chagrin et la lumière, le manque et la valeur. C’est comme si leurs prénoms portaient déjà la scène d’un affrontement symbolique.

A elles deux, elles incarnent  deux civilisations symboliques. Mais la rencontre de ces deux univers  a produit un déséquilibre tragique, quand  ces forces se sont rencontrées. Leur rencontre a réuni  la victime innocente (Lola) et  (Dahbia), celle qui aurait pu incarner la chaleur et la beauté, mais qui aurait agit depuis une blessure de valeur,   une  douleur qui s’est inversé en agressivité, puis en carnage. 

Voici ce que l’on sait concrètement sur le passé de Dahbia : elle est née née le 12 avril 1998   à Alger  dans un contexte familial instable et violent, selon certaines sources judiciaires, mais en France elle était hébergée par sa sœur provisoirement. Elle aurait connu des traumatismes précoces, notamment la perte ou l’éloignement de ses parents,   des violences subies durant  l’enfance ou l’adolescence, elle a vécu  le déracinement, la perte de repères affectifs , le sentiment d’abandon (d’autant que son petit ami venait de la quitter). Arrivée en France en 2016, elle a connu une vie d’errance,  petits emplois, hébergements précaires, absence de stabilité. Au moment des faits, elle n’avait pas de casier judiciaire, mais elle a vait été placée sous OQTF depuis deux mois(obligation de quitter le territoire), ce qui a peut-être renforcé son sentiment de rejet et d’humiliation sociale ;

L’or du prénom, Dahbia,   terni par la honte, la marginalisation,  expliquerait une attitude hautaine (selon les témoins car, elle serait le mouton noir de la famille.

« Les  expertises psychiatriques n’ont cependant pas mis en évidence chez  de délire psychotique, mais des troubles de la personnalité : impulsivité, égocentrisme, instabilité émotionnelle,  absence d’empathie apparente, probablement liée à une déconnexion émotionnelle ancienne –  mécanisme de défense – avec des moments d’excitation ou de théâtralisation, suivis de phases d’abattement ou de désorganisation. Selon ce qui a été rapporté, « il n’existe pas de diagnostic public unanime de pathologie mentale majeure. Ses motivations exactes restent contestées ou partiellement obscures. Des éléments parlent d’un différend avec la mère de la victime, mais aucun mobile unique n’a été confirmé publiquement comme exclusive cause. Plusieurs observateurs ont noté chez elle une relation complexe à la féminité : fascination pour l’apparence, maquillage, mise en scène du corps. Cela semble cacher un rapport brisé à la valeur personnelle — un besoin d’être vue, admirée, aimée, mais sans confiance réelle. Ce rapport blessé au féminin (à la mère, au corps, à la beauté) pourrait être un point central de son déséquilibre. » (ici on peut penser au choc des cultures). 

« Le crime s’est produit lorsqu’elle avait 23 ans, le 14 octobre 2022. Ceci  lui a valu la première  condamnation  de trente ans appliquée à une femme, sans circonstances atténuantes.

Y aura-t-il un indice en l’astrologie  ? On devrait voir  la violence  dans le thème astral de Dahbia, mais nous n’avons pas l’heure natale, donc pas d’ascendant, donc pas de maisons, nous sommes obligés de nous servir des équivalences signes -maisons, en outre la lune pourrait être soit en Balance – où l’on trouve à sa naissance la lune noire, soit en Scorpion. Vus les faits nous opterons pour le Scorpion, le théme ici est à titre d’indication.

Soleil Bélier conjoint Mars en domicile (forte activité et possible agressivité, mais indépendante, capable de se débrouiller seule dans la vie), conjoint Saturne (problème de père) mais une possible structuration de l’action et du comportement tout en étant toujours en rébellion contre l’autorité car est leader, et décisionnaire,   opposé Lune en Scorpion (probléme avec la mère) et avec la question de la sexualité et de la féminité, la lune noire moyenne en Balance est une difficulté à rencontrer les autres , opposée à Mercure retro en Bélier (  changement de direction de Mercure lorsqu’elle avait neuf/dix ans : que s’est-il passé ?), Pluton en Sagittaire carré à l’axe nodal (mort/violence provenant de l’étranger non bénéfique qui fait passer par une épreuve destinée à la transformation intérieure : la prison),  sesquicarré à Saturne, et  à Mars, aspects difficiles de planètes difficiles, surtout pour un Soleil en Bélier. Avec Uranus en Verseau, elle recherchait la liberté, avec l’amas en Bélier elle recherchait l’action, avec Jupiter et Vénus en exaltation en Poissons, elle recherchait  l’amour.

On ne peut penser que cette force/ agressivité pouvait mener à un tel drame : les aspects difficiles sont  souvent d’abord une violence endurée dans l’enfance,  lorsqu’il s’agit d’une femme.

Il n’y a pas  de fatalité dans les thèmes qui sont communs à plusieurs personnes nées sous le même ciel  : ici , c’est avant tout un drame de la misère, probablement de la jalousie, du sentiment d’abandon,   d’injustice ( une enfant aimée, avec un frère, un père et une mère). On peut penser que  le sadisme, la folie du crime peut provenir  de quelque chose qu’elle a reproduit, de son enfance.

La société est de plus en plus violente : « l’ange aux couteaux » en illustration,  de plus de 8 mètres, il  a été créé par Alfie Bradley, basé à Oswestry,  en 2018 ,   saisis   par 43 services de police du Royaume-Uni qui ont fourni les cent mille couteaux.  La sculpture  vise ’à rendre hommage aux victimes de crimes commis  au Royaume-Uni ainsi qu’ à sensibiliser le public, contre la violence inutile présente dans la société, et  partout dans le monde. Beaucoup de ces couteaux ont été confisqués à des jeunes qui croyaient en avoir besoin pour se défendre. (d’après Daniel Casillas Metro World News).

 

* La famille de Lola semble issue d’un environnement culturel catholique, comme beaucoup de familles du Nord de la France.   Leur démarche, dans la douleur, paraît avoir été avant tout humaine, silencieuse et pudique, centrée sur la mémoire de leur fille. Dans les hommages rendus à Lola, la dimension spirituelle (prières, bougies, fleurs, silence) était présente, mais sans ostentation religieuse. La famille a surtout insisté sur la dignité, la mémoire et le respect, valeurs universelles qui dépassent toute appartenance confessionnelle.

**L’adolescente aurait été ligotée et asphyxiée transportée dans une malle pendant un bon moment. Sous ses pieds, deux chiffres, 0 et 1, ont été peints au vernis. D’après les investigations, elle aurait attiré Lola dans l’appartement de sa sœur, qui l’hébergeait occasionnellement, et l’aurait forcée à se doucher avant de lui imposer des sévices sexuels et de la frapper à plusieurs reprises.