L’auto culpabilisation des femmes par des injonctions paradoxales

En cette période  où beaucoup recherchent la compagnie, il est bon de repérer un mécanisme de communication   qui peut provoquer en vous des souffrances psychiques, ce mécanisme s’appelle l’injonction paradoxale et induit par ce qu’on appelle une double contrainte.. La capacité à se sortir d’une double contrainte dépend bien évidemment des situations et des ressources personnelles  : il faut   dire les non-dits,   oser l’humour,  « être créatif plutôt que réactif. »

L’écologie a entrepris la culpabilisation de la société, mais surtout celle des femmes. Les mouvements se sont rejoints entre féministes et écologistes, mais finalement, les écologistes ne sont pas du tout féministes. Les  écologistes attaquent les agricultrices, les bouchères, tous les métiers de bouche qui ne sont pas VEGAN, de plus  augmentent le travail et la pénibilité de la condition féminine, en remettant au gout du jour les vieux outils qu’on croyait définitivement enfouis dans le passé.  Prenons l’ exemple des culottes spéciales règles » qui vont être remboursées par le gouvernement – jusqu’à 25 ans – qui a ici un alibi pour ne pas distribuer des tampons gratuits qui couteraient plus chers, alors qu’on distribue des capotes !  Pourtant les féministes et les écologistes   ne sont pas d’accord entre elles, mais comme l’union fait la force, le gouvernement essaie par des concessions de les prendre à leur propre piège pour récolter des voix à l’Assemblée Nationale. Mais quelle est la SDF qui pourra laver ses culottes dans la rue ?

C’est une humiliation dont les femmes ne se rendent même pas compte : revenir au temps du sang qu’il faut nettoyer, pour prouver qu’on est une femme, et en faire la pub en couleur réelle...

Les femmes s’auto-punissent parce qu’elles sont les coupables idéales depuis toujours.* Personne n’est contre l’élimination des déchets,  mais il faut s’attaquer aux gros pollueurs au lieu de se faire de l’argent avec la souffrance des femmes, pour qui c’est la double peine.

La pilule contraceptive  (ou le stérilet « qui ferait mal »)  donnerait  le cancer – tandis qu’on nous fait respirer la fumée des usines en toute impunité – et  que du coup  des femmes très éduquées se retrouvent enceintes en utilisant la méthode OGINO, qui nous a tous vu naitre d’une erreur de date d’ovulation !

Au niveau des  couches bébés,  il faudrait revenir au carré de coton des années soixante, qu’on  lavait à la main ! Certes on peut raccourcir le temps où bébé ira sur un pot, mais il y a une durée minimale qui est due à l’évolution de celui-ci : autrefois les femmes s’échangeaient leurs techniques pour y arriver, ce qui ensuite fut dénigré par les psychologues, aussi demandez aux ainées qui l’ont vécu. C’est le type même de l’injonction paradoxale : coupable de polluer ou coupable de forcer bébé , coupable de prendre des produits polluants ou plonger ses mains dans le caca.

Qui aura encore envie de faire des enfants, et d’aller travailler pour les nourrir (oui mais comment jouir sans contraception, ici encore c’est  la frustration) !

Fini le traitement  de la ménopause, garanti sans danger en France, mais le soja aussitôt vanté, aussitôt décrié, parce qu’il contient aussi des hormones : les femmes vont encore  se faire traiter d’hystériques, parce qu’elles subissent   tous les effets du manque  en passant plusieurs années à vivre l’ enfer du chaud et du froid.

Par contre, l’homéopathie qui a soigné nos bébés n’a été défendu par personne : l’ effet placebo sur les vaches et les chevaux, vous y croyez, alors pourquoi nous priver de ce moyen de se soigner ?

Pour la maison, c’est pareil : on vous avait offert le confort dans les années soixante-dix – bien après les américaines qui l’avaient déjà en 1930 –  on  vous le retire.

Faites vos préparations vous-même, soyez le petit chimiste de vos cuisines, de vos salles de bain. Si certaines redécouvertes des produits simples comme le bicarbonate et le vinaigre, n’offrent pas de soucis particulier, allez faire sa lessive avec les cendres de la cheminée, nous renvoie au moyen-âge, car nos grands mères avaient déjà le savon de Marseille.

C’était si bien le temps ou une mère de sept enfants faisait tout elle-même , si elle n’était pas morte en accouchant du dernier  ? 

Les féministes masculinisées, qui s’en prennent tellement aux hommes en général qu’ils en viennent soit à ne plus oser  draguer, et qui une fois en couple  deviennent d’une jalousie si féroce qu’ils ne se contiennent plus    veulent nous renvoyer au tout naturel, avec poils partout, look de mémés aux cheveux gris , et no maquillage, mais tout le monde n’est pas Andie Mac Dowell.

Leur façon de voir devient un intégrisme quasi religieux.

Qu’elles le fassent !  Mais nous, les femmes banales, nous voulons garder un peu du plaisir de nous arranger pour pouvoir nous regarder dans une glace car de plus en plus de femmes, vivent jusqu’à cent ans, et elles font partie de celles qui ont mis du « rouge baiser », en se teignant les cheveux.

Les industriels du bio se sont jetés sur ces créneaux en pratiquant des prix fous  et,  nous allons reprendre le chemin, même pas encore abandonné de l’esclavage ménager,  nous ramenant indubitablement à la maison, et laissant les emplois aux hommes, ce qui est le contraire de ce que les femmes voulaient. L’homme continuera à nous épauler à cause de nos faiblesses, et redeviendra ainsi le dominant. Adieu la libération de la femme !

En fait, on nous  rend  responsables de bousiller la planète   avec nos tampons, nos serviettes hygiéniques, nos couches ; alors  à quand de se débarrasser des vieux, qui sont incontinents et ne servent plus à rien sinon a remplir les poches des EHPAD,  tandis que les jet privés font le taxi pour des hommes très protégés, et que les ordures s’amoncellent dans la mer jetées des bateaux de plaisance de quelques uns, que les containers traversent la planète pour nous apporter des choses qu’on faisait sur place, il y a moins de quarante ans !

Il y a une époque où   les femmes chassaient couvertes de peaux de bêtes : franchement, vous avez la nostalgie du » c’était mieux avant » ?

 

*Le but est d’ affaiblir l’autre, de le faire douter de ses pensées et de ses affects. La personne visée va perdre le sentiment de son identité, car il est question   de l’amener à une totale docilité, de la priver  de son sens critique et de sa capacité à se rebeller.

**Une récente étude fait voler en éclats des croyances bien ancrées : il y a des milliers d’années, les femmes participaient à la chasse, y compris au gros gibier. Les auteurs de ces conclusions se basent sur la découverte de vestiges remontant à 9000 ans, ceux d’une jeune femme enterrée dans les Andes péruviennes avec de nombreuses armes de chasse au gros gibier. En analysant 27 autres sépultures qui contenaient les mêmes armes, l’équipe menée par Randall Haas de l’Université de Californie-Davis a conclu que 30 à 50% des chasseurs vivant sur le continent américain à cette période pourraient avoir été des femmes.

 

 

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3 commentaires sur “L’auto culpabilisation des femmes par des injonctions paradoxales”

  1. Un petit coup de colère qui fait du bien. Hélas ceux qui vont le lire ici sont déjà convaincus, non…
    Merci Emma.

  2. Merci, j’ai rajouté une petite ligne…Il vaut mieux en rire mais ne pas se faire avoir !

  3. Merci beaucoup pour cet article qui m’a fait tellement rire. Bien sûr en même temps d’apporter le message.

    Merci Emma!

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